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Inteview de Gilbert et Georges, article paru dans Le Figaro

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Message par Pseudoprof Sam 19 Fév - 16:44

Par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
18/02/2011 | Mise à jour : 23:07

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«Nous voulons montrer le Londres de la religion, du
pouvoir, des déplacements et du sexe. Lorsque vous quittez la ville la
nuit, en train, vous voyez toutes ces maisons éteintes sur elles-mêmes,
vous imaginez la vie tapie dedans. Nous voulons lui rendre son
intensité.» (Crédits photo: Jean-Christophe Marmara/Le Figaro)

INTERVIEW - Le duo charmeur de Londres expose ses cartes postales
à Paris* et donne à l'humour anglais toutes ses lettres de noblesse.


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Ils parlent en duo, comme les pros du slapstick hollywoodien au
charme cinglant. La chute de leurs ­réparties vous prend de court,
humour british oblige. Le couple le plus glamour de l'art contemporain
anglais est de retour à Paris chez Thaddaeus Ropac. Leurs Postcards
Pictures (564 pièces uniques réalisées depuis 1972) ont l'air mignonnes,
inoffensives. Mais elles sont minées par les gags visuels de ces
vétérans du détournement de l'image. Rencontre avec deux quasi
septua­génaires, pétillants, chous, gamins en diable.

LE FIGARO.- Pourquoi cette fascination pour les cartes postales?
GILBERT & GEORGE.-
Depuis 40 ans, nous nous en servons comme d'esquisses, nous les
incorporons à notre travail. Pour notre série «Flags», nous avons écumé
les boutiques à touristes, d'Oxford Circus à Berlin, pour dénicher
toutes celles où figurait le drapeau britannique! Pour notre série
«Flyers», les bars, boutiques et cafés, gays ou non, de Soho et de tout
Londres, pour collectionner leurs annonces sexuelles très elliptiques,
codées comme des rébus d'espions. Il y a une note tragique dans ces
messages: les messagers sont-ils toujours vivants? Notre récolte a été
étonnante, trop belle pour être vraie. La réalité dépasse tout. Nous y
avons apposé notre sigle subliminal «Urethra», œil des plus sexués. Vous
regardez Londres à travers! (Rires.)
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Quel regard sur Londres donnent ces cartes postales?
«Se sentir aimés, c'est notre récompense.» (Crédits photo: Jean-Christophe Marmara/Le Figaro)
Nous voulons montrer le Londres de la religion, du pouvoir, des déplacements
et du sexe. Lorsque vous quittez la ville la nuit, en train, vous voyez
toutes ces maisons éteintes sur elles-mêmes, vous imaginez la vie tapie
dedans. Nous voulons lui rendre son intensité. Nos premières Postcards
Sculptures étaient plus romantiques, puisaient plus de références dans
l'histoire de l'art et la peinture, exprimaient souvent la mélancolie,
la solitude au cœur de la nature. Comme les merveilleuses cartes
postales de la Première Guerre mondiale, coloriées à la main, que nous
trouvions à l'époque.

Le succès ne vous épuise pas?
Non,quelle idée! Trois de nos expositions circulent en ce moment de
Bruxelles à Hambourg, de Malaga à ­Zagreb, de Linz à Gdansk. C'est notre
année «Urethra»! Nos vernissages sont nos vrais bonheurs.

D'être fêtés comme des pop stars?
Se sentir aimés, c'est notre récompense. Certains artistes sont admirés,
pas aimés. De plus en plus de fidèles nous abordent partout, à Londres, à
Paris, pour se faire prendre en photo avec nous. Cela ne nous dérange
pas. C'est toujours chaleureux et humain. Nous avons aussi plein
d'ennemis, mais cela forge le caractère ! (Rires.)

L'année sera royale, avec le mariage princier. Concernés?
On adore le glamour, comme tout le monde. Et ils en ont à revendre, non?
Avez-vous vu le sourire splendide de Kate? Et leur silhouette à tous les
deux? George préfère Harry parce qu'il a été un méchant garçon
(«naughty»)! (Rires.)

Vous aimeriez être invités?

Ce ne sera pas nécessaire! Mais nous sommes des sujets très loyaux de Sa Majesté la reine. «She is lovely!»

Avez-vous vu Le Discours d'un roi qui concourt pour les Oscars?

En chœur: Non, on le verra dans deux ans à la TV! En ce moment, on en parle trop, nous ne comprenons pas pourquoi. *
« Urethra Postcard Pictures », jusqu'au 19mars à la Galerie Thaddaeus
Ropac (Paris, IIIe). Catalogue The Complete Poscard Art of
Gilbert&George avec le texte du romancierMichael Bracewell (2
volumes, prix de lancement 50€).

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Crédit : Courtesy Gilbert & George/Galerie Thaddaeus Ropac

La monarchie -
Même si Gilbert est né italien, dans les Dolomites, en 1943, il partage
avec George, l'Anglais né un an plus tôt à Plymouth, la fidélité à la
Couronne et la fascination pour ses rites en or. Ils posent en couple
aux couleurs du royaume,raides comme des gisants. «Il y a une tenue dans
la royauté qui nous dispense des luttes intestines. Comme un nuage,elle
est au-dessus de tousles sujets et les protège avec équité, donnant une
certaine force même aux plus démunis. Nous aimons cette idée
artificielle. Elle est préférable aux scandales, non?»
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Crédit : Courtesy Gilbert & George/Galerie Thaddaeus Ropac

L'art
- L'Allemand Gerhard Richter les a peints superposés en un seul visage
(1975). Le photographe et grand mondain Cecil Beaton les a saisis sur le
seuil d'une porte, duo de tango habillé du même costume de gentleman
(1974). Eux-mêmes n'ont eu de cesse de se représenter, des premières
Living Sculptures aux immenses fresques où leur anatomie n'est un
mystère pour personne. La vie et l'art, même combat. Leur vision est à
la fois poétique et politique, libertaire et stricte, très personnelle
et à but ­universel.
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Crédit: Courtesy Gilbert & George/Galerie Thaddaeus Ropac

• L'Église -
Dans leur panthéon personnel, Gilbert & George mettent Henri VIII
qui, au nom de sa liberté conjugale, fit exploser le lien qui unissait
la Couronne à Rome et au pape. «Ce fut la grande révolution des temps
modernes, le début de la libération de l'être humain! Si Henri VIII ne
l'avait pas provoquée, l'Angleterre vivrait aujourd'hui comme l'Irlande.
Nous ne voulons pas cela. Nous n'aimons pas les religions -aucune
d'entre elles-, ces constructions qui font de vous un bébé déjà coupable
et un pécheur à vie.»
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Crédit : Courtesy Gilbert & George/Galerie Thaddaeus Ropac

Le sida
- La liberté sexuelle et la liberté tout court sont les thèmes de
croisade de ce couple d'artistes qui bat tous les records de vie
conjugale. Ils se sont rencontrés à la St. Martin School of Art de
Londres en 1968. Leur complicité d'étudiants n'a pas disparu -au
contraire- donnant à leurs œuvres le caractère insolent de la jeunesse
débridée, sorte d'esprit carabin de l'art. Quand le sida est apparu,
Gilbert & George l'ont inclus dans leur travail. L'ennemi est devenu
motif graphique, étoile froide, dans le ballet des globules rouges et
autres fluides vitaux.
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Crédit : Courtesy Gilbert & George/Galerie Thaddaeus Ropac

L'égo -
Ils ne sortent guère, sauf pour leur travail, ignorent la planète des
autres artistes. Ils n'écoutent pas de musique ni la radio, à peine une
bribe quotidienne de news télévisuelles dans leur maison-studio de
Fournier Street. Ils multiplient les habitudes (même restaurant, même
menu, même horaire) et limitent les corvées dans le monde extérieur. Ils
fonctionnent en circuit fermé, discutant sans fin de cet univers à la
fois criard et touchant qu'ils ont inventé. Ils l'ont peuplé de leurs
sosies, vus sous toutes les coutures, aussi intimes soient-elles.
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Crédit : Courtesy Gilbert & George/Galerie Thaddaeus Ropac

• Londres -
Londres, ses quartiers snobs ou working class, ses boys et ses jardins,
ses pavés sales et sa pluie rédemptrice forment le canevas de leurs
pérégrinations de dandys anarchistes et farceurs. Le 12 Fournier Street,
dans l'East London, est leur adresse, passage obligé pour qui écrit sur
la scène britannique et ses incorrigibles ancêtres ! Ils l'ont fait
visiter à leur biographe, de leur vaisselle de l'Aesthetic Movement à
leur collection de vases de Christopher Dresser (Gilbert & George,
Intime conversation avec François Jonquet, Denoël, 2004).
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